Ce
recueil, publié en 1884, est composé d'uvres écrites,
pour la plupart, bien avant cette date, quelques-unes même ayant été
créées vers 1870. Ce livre rappelle donc parfois la veine des
Fêtes galantes, mais aussi l'aventure vécue avec Rimbaud
(certains commentateurs rapprochent ainsi Crimen amoris
d'Une saison en enfer)
ou les paysages hallucinés des Romances sans
paroles (cf. Kaléidoscope). C'est
aussi dans ce recueil qu'a été repris le poème de 1874, Art
poétique, où Verlaine exprime le plus explicitement ce qui
fait la beauté de son écriture.
La rétrospective
que constitue Jadis et Naguère a été publiée
à une époque où Verlaine, renié par les Parnassiens
de sa génération, est devenu l'un des hérauts du groupe qu'on
appellera les Symbolistes. Il est dommage seulement que ce livre qui aurait pu
constituer l'un des plus beaux du poète (des pièces comme Crimen
amoris et Kaléidoscope sont en
effet superbes) ait été gonflé par des pièces plus
insipides, comme Les Uns et les Autres, comédie en vers qui a été
assez artificiellement intercalée à l'intérieur du recueil.
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